GOULE D’AOÛT. Terme tardif. Voir Lugnasade.
GRAAL. Le Graal représente ou symbolise, sur terre, l’énergie cosmique universelle censée être contenue dans un gigantesque chaudron, lui aussi cosmique, appelé Pariollon.
L’Esprit divin est présent dans tout. Il y a donc de nombreuses voies pour trouver le Graal, mais encore plus de raison de se perdre si l’on ne suit pas les sages préceptes des experts en ce domaine.
Le mot Graal vient de l’occitan gradal (vase, écuelle). On s’en sert dans le néo-druidisme depuis le XIIe siècle, mais il n’a jamais, bien sûr, été utilisé par les anciens très-sachants (de l’Antiquité) qui, eux, devaient se servir de mots comme Pariollon, Uxellimon, Uxisamon, ou d’autres, pour évoquer l’Être supérieur immanent transcendant et englobant.
Noms et attributs divins révèlent assez bien le fond d’une religion, son attitude spirituelle.
Voici quels sont les principaux noms ou attributs du dieu-ou-démiurge des juifs, des chrétiens, et des musulmans.
Il est Sabaoth, Dieu des armées, Dieu jaloux, Dieu d’Abraham d’Isaac et de Jacob, Dieu d’Israël…
Le Dieu-ou-démon supérieur des Celtes, lui, est un Dieu de Vie, représenté, symbolisé, ou figuré, par un chaudron d’abondance et de résurrection, et jamais l’enfer ne pourra donc l’emporter sur lui.
Dieu-ou-Diable ne pouvant être nommé (Strabon Geographia III 4, 16), le druidisme antique le désignait par des symboles comme celui du chaudron cosmique de vie et d’abondance.
Le Graal est une représentation en miniature de ce chaudron cosmique, à la fois transcendant, immanent et intemporel. Incommensurablement au-dessus des affaires humaines, et qui n’intervient jamais en tant que tel dans le quotidien.
GREGORY (Isabella Augusta15 mars 1852- 22 mai 1932).
La force et la puissance ou la séduction de la culture celtique dans l’Europe médiévale ont été telles qu’elles ont suscité, outre la célèbre matière de Bretagne et le mythe arthurien des chevaliers de la Table ronde en France, un réel engouement de la part des Normands pour la culture gaélique.
Les premiers Normands débarquèrent en Irlande en 1168.
Mais le roi Henri II, considérant le développement d’un royaume normand indépendant en Irlande comme un danger pour l’Angleterre intervint en 1171, débarquant avec une imposante armée et instituant son fils cadet John comme seigneur du pays.
Au cours du XIVe siècle, l’influence normande en Irlande recula si fortement au profit de la culture gaélique que les Anglais prétendirent enrayer ce mouvement de conversion à la culture celte en promulguant les célèbres statuts de Kilkenny en 1366. La « Terre de Paix » où ces dispositions s’appliquaient, comprenait les comtés et territoires de Louth, Meath, Trim, Dublin, Kildare, Kilkenny, Waterford et Tipperary.
En vain ! La puissance d’attraction de la culture celtique était si puissante qu’au milieu du XIIIe siècle les Irlandais non gaéliques d’origine (seanghail) avaient fini par se convertir entièrement aux lois et coutumes des Irlandais de souche, devenant même en un sens plus Irlandais que les Irlandais eux-mêmes.
La force de la séduction exercée par la culture celtique sur ces « Atectai ou Dhimmis à l’envers » peut se déduire a contrario du caractère profondément négatif de ce pacte d’Omar à la sauce anglais que sont les statuts de Kilkenny. Il était en effet interdit à ces atectai ou dhimmis à l’envers d’un nouveau genre…
— De parler le gaélique (l’usage du gaélique entraînait la confiscation des domaines) et de porter des vêtements à la mode irlandaise.
— De mettre leurs enfants en pension dans d’autres familles que la leur (fosterage en anglais).
— De s’allier par mariage ou parrainage avec des Irlandais.
— D’observer les lois des Brehon.
— D’entretenir des bardes, poètes ou conteurs gaéliques.
— De vendre des chevaux, des armures ou des armes à des Irlandais.
En revanche il était fait obligation aux Anglais et aux Irlandais qui vivaient avec eux…
— D’employer des noms de famille anglais.;
— De tirer à l’arc et de monter à cheval à l’anglaise (c’est-à-dire sur une selle).
Pour finir, les religieux irlandais étaient exclus des chapitres des abbayes et cathédrales comme de tous les bénéfices ecclésiastiques.
Ces statuts restèrent théoriquement en vigueur pendant 300 ans jusqu’au XVIIe siècle, mais les moyens manquaient pour les faire appliquer, si bien qu’ils ne parvinrent pas à enrayer ce mouvement