LES APÔTRES.Les apôtres selon les Actes : Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques d’Alphée, Simon le zélote et Judas de Jacques.
Les apôtres selon Marc : Simon dit Pierre, Jacques de Zébédée, Jean frère de Jacques, André, Philippe, Barthélemy, Mathieu, Thomas, Jacques d’Alphée, Thaddée, Simon le zélote, Judas l’iscariote.
Les apôtres selon Mathieu : Simon-Pierre, Jacques de Zébédée, Jean frère de Jacques, André, Philippe, Barthélemy, Mathieu, Thomas, Jacques d’Alphée, Thaddée, Simon le zélote, Judas iscariote.
Les apôtres selon Luc : Simon-Pierre, Jacques, Jean, André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques d’Alphée, Judas fils de Jacques, Simon le zélote, Judas iscariote.
Les apôtres selon Jean : Simon dit Pierre, Jacques, Jean, André, Philippe, Thomas, Judas iscariote, Nathanael de Cana et le disciple préféré. Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, manquent dans la liste initiale et ne figurent que dans le dernier chapitre, le chapitre XXI, qui fut ajouté par la suite, peut-être soixante-dix à quatre-vingts ans après.
Ce sont des personnages issus d’une histoire compliquée où les connotations symboliques que véhiculaient les midrashim les ayant précédés entrent dans toute une série de relations calquées les unes sur les autres.
Ces figures se servent mutuellement de faire-valoir, de repoussoirs, de modèles, de symboles, d’interlocuteurs, de conseillers, de traîtres (Judas), etc.
Le résultat en est une œuvre de fiction, formant la trame de fond de l’histoire romancée de Jésus, que les chrétiens oseront ensuite présenter comme historique. Essayons donc de démêler le vrai du faux dans tout ceci.
Le noyau initial des apôtres semble avoir été constitué par des Galiléens de la région de Capharnaüm, sympathisants du mouvement de Jean Baptiste, déçus par son refus de toute action sociopolitique, les Boanergès (les fils du tonnerre). La première chose que nous savons sur les apôtres est en effet que Jacques et Jean étaient des Boanergès, c’est-à-dire des « Fils du Tonnerre » (Mc. 3, 17) nom qui fait tout sauf non-violent.
Simon le zélote dit le cananéen. Sur les sympathies zélotes de cet apôtre, il ne peut y avoir aucun doute. Parmi les disciples, il y en avait un appelé Simon, « surnommé le zélote » (Luc 6, 15). « Parmi les disciples présents il y avait… Simon le zélote » (Actes, 1-13).
Cananéen ? Beaucoup ont affirmé que ce surnom évoquait son lieu de naissance : Cana. Cananus est plus vraisemblablement la traduction en grec de l’hébreu « qana = zélé », et il semble bien que saint Luc donne le vrai sens de ce surnom, lorsqu’il qualifie Simon (placé par lui au dixième rang des apôtres) de zélote.
Simon dit Pierre, fils de Jonas.
Peut-être le même que le précédent, mais ce n’est pas sûr. Ce Simon a deux surnoms dans le Nouveau Testament : fils de Jonas (Bar Jona) et Képhas = pierre à cause de sa calvitie.
Fils de Jonas est la traduction en grec du mot bar iona qui, en araméen (langue parlée en Palestine sous l’occupation romaine), signifiait « maquisard, fugitif ou hors-la-loi ».
Quant au surnom de Képhas, il lui fut donné à cause de sa calvitie, ou à cause de sa force (qui le faisait ressembler à un rocher).
À noter. Il arrachera d’un coup d’épée l’oreille d’un garde du Temple dans le Jardin des Oliviers (Jean 18,10). Il tuera Ananias et Zaffira, parce qu’ils n’avaient pas reversé à la communauté le produit de la vente de leur terrain (Actes 5).
Il se querellera violemment avec Paul parce qu’il s’opposait à sa politique raciste de non-admission des païens dans les premières communautés chrétiennes.
Il fera mourir son concurrent le grand philosophe samaritain Simon (magie noire ? ? ? En tout cas certainement pas excès d’amour).
André. Frère de ce Simon dit Pierre.
Jacques le majeur fils de Zébédée. Sur les sympathies zélotes de cet apôtre, il ne peut pas y avoir de doute non plus vu sa participation à la bande des Boanergès : « Jacques de Zébédée et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, c’est-à-dire fils du tonnerre » (Marc 3-17). Il est associé par Gamaliel, au révolutionnaire Theudas, qui fut décapité par Cuspius Fadus en 44, en tant qu’agitateur juif messianiste, et à Judas le Galiléen, chef de la Guerre du Recensement (Actes 5, 34).
Jean fils de Zébédée. Que ce Jean soit, lui aussi, un Boanergès, nous est confirmé par Marc qui le qualifie ainsi explicitement (Marc 3-17). Il n’est pas l’auteur de l’Évangile portant son nom.
Jacques d’Alphée dit le mineur ou le petit. Voir Marc 15, 40.